Définir ce qu’est une compulsion alimentaire

Question :
J’ai du mal à définir mes compulsions. Comment puis-je décider de ce qui est une compulsion alimentaire et de ce qui ne l’est pas ?

Réponse : Pourquoi définir les compulsions est important

Il est essentiel d’apprendre à reconnaître ton comportement compulsif, car l’objectif ici n’est pas de rejeter toutes les envies alimentaires, ni de viser une alimentation parfaite.

L’objectif est bien de rejeter les envies de compulsions alimentaires, et non de se battre contre chaque petite envie de manger ou contre des comportements alimentaires imparfaits.

Le critère de la quantité

La plupart des compulsions alimentaires se manifestent par des épisodes où tu manges des quantités extrêmement importantes de nourriture. Ainsi, la quantité est souvent un bon indicateur pour distinguer ce qui est une compulsion de ce qui ne l’est pas.

Par exemple :

• Si tu as des épisodes où tu manges bien plus que ce qu’une personne normale mangerait dans les mêmes circonstances, même en cas de simple excès, alors il s’agit probablement d’une compulsion.

Mais il y a des exceptions :

• Par exemple, un athlète peut avoir besoin de grandes quantités de nourriture pour soutenir son activité physique.
• Lors de certaines occasions spéciales, comme un repas de fête, il est courant de manger davantage, sans pour autant parler de compulsion alimentaire.

Ainsi, la quantité de nourriture est un indice important, mais ce n’est pas le seul critère à prendre en compte.

Le comportement et la manière de manger

La façon dont tu manges pendant une compulsion est également un bon indicateur. Les compulsions alimentaires sont souvent accompagnées d’une qualité désespérée dans ton comportement :

• Tu ressens un besoin impératif d’avoir la nourriture, comme si c’était tout ce qui comptait.
• Il semble impossible de t’arrêter avant d’avoir fini la nourriture ou avant que ton corps ne puisse plus rien avaler.
• Tu te sens souvent hors de contrôle, comme si tu te regardais manger sans pouvoir t’arrêter.
• Tu manges généralement plus rapidement que la normale, et tu pourrais te sentir gêné(e) si quelqu’un te voyait dans cet état.
• Une fois la compulsion terminée, tu ressens souvent du regret, de la honte, et physiquement, tu te sens mal.

Ces éléments sont de bons indicateurs pour reconnaître une compulsion alimentaire.

Les zones grises : Quand les compulsions sont moins évidentes

Il arrive que les compulsions soient moins faciles à définir. Par exemple :

• Tu manges lentement, mais tu es constamment en train de grignoter tout au long de la journée.
• Les envies te poussent à retourner plusieurs fois chercher de la nourriture, sans que tu ressentes l’excès comme “anormal”.

Dans ce cas, tu pourrais te demander si cela correspond à une compulsion.

Mon premier conseil est de ne pas te mettre la pression pour définir parfaitement tes compulsions. Adopte plutôt une attitude curieuse : observe tes pensées, tes émotions et tes comportements. Essaie de repérer le moment où tu as l’impression de franchir la limite entre une alimentation imparfaite ou un excès normal, et ce que tu considères comme une compulsion.

Évite de pousser les limites

En cherchant à définir tes compulsions, rappelle-toi ceci :

Ne cherche pas à repousser les limites pour contourner ce que tu sais intuitivement être un comportement compulsif.

Il est important d’être honnête avec toi-même. Ton objectif est d’éliminer ce comportement douloureux, pas de chercher des comportements qui sont presque des compulsions, mais qui ne “rentrent pas exactement” dans ta définition.

Évite la rigidité excessive

Un autre point essentiel : ta définition des compulsions ne doit pas t’amener à manger de manière trop stricte ou rigide.

Certaines personnes adoptent une alimentation très contrôlée, et considèrent alors que la moindre déviation est une compulsion. C’est une erreur.

Voici quelques exemples pour clarifier cela :

• Manger une quantité normale de nourriture sans avoir faim, ce n’est pas une compulsion.
• Prendre une portion supplémentaire d’un repas délicieux, ce n’est pas une compulsion.
• Acheter un repas rapide parce que tu n’as pas eu le temps de cuisiner pour ta famille, ce n’est pas une compulsion.
• Manger un aliment que tu t’étais promis de ne pas manger (par exemple du pain ou un dessert), ce n’est pas une compulsion, tant que la quantité reste normale.
• Participer à un repas de fête et manger un peu plus que d’habitude n’est pas non plus une compulsion.

Ces situations sont normales et ne relèvent pas des compulsions alimentaires.

Une règle personnelle pour définir tes compulsions

Je vais te partager quelque chose qui m’a aidée lorsque j’ai arrêté les compulsions. Après avoir arrêté de manger de manière compulsive, il m’est arrivé de trop manger. Parfois, je me sentais trop pleine, et je me demandais : Est-ce que c’était une compulsion ?

À ce moment-là, je me suis fixé cette règle :

“Si je dois me poser la question, alors ce n’est pas une compulsion.”

Mes compulsions étaient si claires et marquées qu’il n’y avait aucun doute possible. Cette règle m’a permis de faire la distinction entre des excès occasionnels et de véritables compulsions. Peut-être que cette approche te sera également utile, ou bien tu trouveras ta propre façon de définir ce comportement.

Conclusion : Ne te complique pas la vie

Enfin, il est très important que tu ne sur-analyses pas ta définition des compulsions. Observe simplement ton comportement, fais confiance à ton intuition, et définis tes compulsions d’une manière qui te semble juste.

Tu n’as pas besoin d’une définition parfaite. L’essentiel est d’être conscient(e) de ton comportement et d’augmenter ton niveau de conscience pour distinguer les compulsions alimentaires des autres comportements alimentaires.

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